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« Je suis Français » ou « Je suis français » ?
« Je suis Français » ou « Je suis français » ?
Mis à jour il y a plus d’une semaine

« Je suis Français » ou « Je suis français » ?

Pour répondre rapidement, les deux formes sont acceptées, il s’agit d’une vieille querelle de chapelles.

Les règles qui font unanimité sont connues : il n’y a pas de majuscule quand il s’agit d’un adjectif (un citoyen français) ou quand c’est la langue qui est évoquée (Je parle français.) ; la majuscule est ainsi réservée aux noms des peuples et des nationalités (Les Français ont gagné la finale.)

Toute la question revient donc à catégoriser le terme en l’absence de déterminant : dans Je suis Français/français, s’agit-il d’un nom commun de nationalité ou d’un adjectif ? Les deux réponses sont admises, il est tout aussi légitime de considérer Français en tant que substantif attribut du sujet (Je suis Français = Je suis un Français) en analysant la phrase comme équivalente à Je suis enseignant, que de considérer français en tant qu’adjectif, lui aussi attribut du sujet, en analysant la phrase comme équivalente à Je suis ponctuel. Nous pourrions pousser encore plus loin en arguant que ponctuel, dans notre dernier énoncé, pourrait être vu comme la forme substantivée de l’adjectif (Je suis un ponctuel.), point de vue qui trancherait en faveur de la majuscule dans Je suis Français. Mais l’idée est de simplement démontrer que toute analyse est admise pour une partie de la littérature ou l’autre.

Par exemple, l’Imprimerie nationale recommande la majuscule, l’Académie la minuscule, tout en reconnaissant que « l’usage est mal fixé », tandis que le Grévisse observe que « la majuscule semble avoir la préférence, ce que l’on peut encourager ». (source)

Les écrivains, dans les canons littéraires, penchent pour la majuscule : « Comment peut-on être Persan ! » (Montesquieu), « Puisqu’il est Allemand, je peux lui parler » (Voltaire), « Mon ami, qui est Allemand » (Balzac), « Je n’étais pas fait pour être Parisien » (Hugo), « Pour faire la grammaire française que nous concevons, il fallait donc être Français » (Damourette et Pichon) (source), au moins jusqu’à récemment, comme le montre d’ailleurs la consultation des deux fréquences dans le corpus littéraire français :

Sur Frello, nous avons dû faire un choix et nous y tenir à des fins d’homogénéisation, celui de la majuscule. Cela entraîne sans doute quelques frustrations, mais nous n’aurions pas pu les éviter en faisant le choix inverse. Nous vous confions la tâche d’expliquer à vos apprenants que les deux sont possibles ; à défaut d’y voir une difficulté supplémentaire, cela leur permettra de ne jamais être dans l’erreur, quel que soit leur choix.

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